Le cri d’alarme de l’enseignement congolais.

Article : Le cri d’alarme de l’enseignement congolais.
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27 novembre 2020

Le cri d’alarme de l’enseignement congolais.

Une des promesses faite par le chef de l’Etat congolais, Felix Antoine Tshisekedi, dès son entrée au pouvoir en 2019 était celle de la gratuite de l’enseignement pour toutes les écoles primaires publiques et conventionnées. Une décision très vite critiquée parce que certains citoyens pensent qu’elle n’est suffisamment pas réfléchie. Peut-être/peut-être pas. Malgré les critiques, la promesse a été très vite réalisée dans certaines écoles dans la capitale Kinshasa

Un devoir de mémoire

Revenons un tout petit peu en arrière, en février 2004 les syndicats des enseignants des écoles primaires, secondaires et professionnels demandent une réforme salariale et s’engagent en pourparlers avec le gouvernement. De ce fait, les enseignants exigent l’application intégrale et immédiate du barème salarial de Mbudi négocié avec le gouvernement qui octroie 208 dollars américains pour l’huissier et 2080 dollars américains pour le secrétaire général de l’administration publique. En d’autres mots, les enseignants réclament une reforme salariale afin de leur permettre de répondre aux besoins primaires d’une famille. 

Un an plus tard, l’année scolaire 2005-2006 s’aligne vers une année blanche car jusque-là aucune attente n’a été prise entre les deux partis. Les enseignants grèvent et refusent bien que présent dans les écoles de donner cours aux élèves présents. Malgré l’implication de Joseph Kabila dans le projet, les enseignants sont déterminés à faire valoir leurs droits. Après trois mois de grève, les enseignants veulent participer à l’élaboration du budget 2006 et restent opposés à tout retour de la prise en charge des enseignants par les parents élèves. 

Gratuite de l’enseignement 2020 : un sentiment du déjà vu 

Nous, comme église, nous disons que là où les parents s’organisent et s’entendent avec les enseignants pour trouver une solution intermédiaire en attendant que l’Etat joue son rôle nous ne refusons pas. Nous, comme Eglise catholique, nous n’allons pas interdire les parents d’intervenir à l’éducation de leurs enfants si c’est eux-mêmes qui le proposent en dialogue avec les enseignants. Parce que l’essentiel, c’est que nos enfants soient éduqués. Qu’on n’aille pas raconter des histoires, que l’Eglise est contre la gratuité de l’enseignement, ou que l’Eglise pousse les enseignants à faire la grève. L’Eglise observe mais aide les uns et les autres à réfléchir en partant de l’objectif principal de l’enseignement que sont nos enfant.

a déclaré le Cardinal Ambongo devant la presse locale.
L’archevêque métropolitain de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo.
Crédit photo:Tiers (Radio-Okapi)

Voici un retour assez remarquable vers une situation similaire qui pourrait nuire à l’avenir de ce pays. Refuser de donner un enseignement digne aux élèves, sous prétexte que la prise en charge sera faite par le gouvernement, est le début du chaos. Une promesse qui n’a pas été réalisé dans les années précédentes, ne le sera pas cette année surtout avec la situation économique que traverse le pays. L’instauration la gratuite de l’enseignement, c’est sans doute la meilleure promesse réalisée par le chef d’État Felix Antoine Tshisekedi. Cependant, elle reste la promesse sur laquelle les mesures n’ont pas été suffisamment réfléchies avant d’entamer son application. Et il est grand temps de se pencher sur le sujet afin de mieux saisir les enjeux qui contribueront au fonctionnement de cette décision.

La question qui continue de se poser reste celle de savoir à qui revient la responsabilité de la prise en charge des salaires des enseignants. Est-ce aux gouvernements ou aux écoles? On s’entend que l’école veut tout simplement insinuer les frais versés par les parents. Ce message du cardinal est un appel à l’aide auprès du gouvernement et doit être pris en considération. La préoccupation de l’Église catholique doit être alarmante, les conséquences de cette reforme auront un impact néfaste sur l’avenir de nos enfants.

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